Petit bout de femme, à la personnalité hyper enthousiaste, Kim Do Cuénod fait définitivement partie des incroyables amis de *l’îlot*. Le sourire plaqué au visage, elle nous fait voyager dans le cerveau à chaque fois que l’on échange. Elle a accepté de se prêter au jeu des portraits. Découvrez les nombreuses facettes de ce chercheur hors pair!
l’îlot: Chère Kim, pourrais-tu nous raconter d’où tu viens et quelle est ton histoire?
Kim: J’ai grandi et vécu entre deux continents, l’Asie et l’Europe. Je suis sensible aux valeurs de ces deux mondes, attachée au rapprochement entre les êtres aussi bien dans ma vie privée que professionnelle. Je ne ménage pas mes efforts pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.
l’îlot: Si tu devais choisir 4 mots pour définir ton action, quels seraient-ils?
Kim: Je choisirais passion pour mon métier de chercheuse en neurobiologie, engagement en faveur des jeunes et de leur formation, ce sont eux notre avenir, empathie pour mon élan envers ceux qui souffrent et pour lesquels j’ai volonté d’aider, et finalement Abattre les murs qui nous séparent, pour établir des liens entre les personnes et mes divers domaines d’activité; en particulier, construire des ponts entre les neurosciences et la psychiatrie.
l’îlot: Comment t’es-tu intéressée à la maladie psychique?
Kim: Mes premières impressions remontent à mon vécu de la guerre au Vietnam, lorsque j’étais enfant et adolescente. J’ai été témoin des terribles conséquences liées aux profonds traumatismes dont ont été victimes les personnes de mon entourage. Cette expérience m’a durablement et profondément marquée; elle est la source de ma volonté de comprendre les phénomènes psychiques et psychiatriques à l’origine de tant de souffrances.
l’îlot: Avec tes nombreuses années d’expérience, quel regard portes-tu aujourd’hui sur la maladie?
Kim: Mon regard sur la maladie psychiatrique est celui d’une chercheuse. J’aimerais comprendre les phénomènes neurobiologiques à l’origine de la maladie, dans le but que les personnes à risque puissent être détectées, que de nouveaux traitements soient développés et des mesures de prévention mises en place. Connaître et expliquer les dysfonctionnements biologiques liés à la maladie mentale sont aussi des moyens efficaces visant à déstigmatiser les personnes qui en sont atteintes et à redonner espoir aux proches. L’objectif premier de la recherche doit être le bien des patients. Ma motivation première est et restera d’alléger, voire d’éviter, la détresse et les souffrances causées par la maladie.
l’îlot: Fais-nous un peu rêver… Quels sont tes projets?
Kim: La recherche fondamentale dans le domaine de la psychiatrie est extrêmement complexe. Néanmoins, il m’a toujours tenu à cœur de pouvoir partager l’avancement de cette recherche avec les proches, en leur présentant de manière vulgarisée les progrès accomplis dans la compréhension des mécanismes impliqués. Je souhaite pouvoir continuer ce partage. Je souhaite être un jour en mesure d’annoncer l’aboutissement concret à des traitements innovants. J’aimerais tant qu’il soit possible d’épargner aux générations futures les dommages causés par la maladie psychiatrique.